HAYAT, LACOSTE by ANONYMOUS
Tirages jet d'encre sous plexiglas transoarent, doré, 100 x 80 cm, Edition de 8, 2014 /
Digital prints under transparent plexiglass, goldened

Pour les indigènes les tatouages marquaient les étapes de leur vie et leur rang social. Puis les marins se tatouèrent des pin up, des Popeyes, des dragons… rêvant de leur vie abandonnée. Déjà Kafka imagina de graver la sentence d’un condamné à même sa peau et un sénateur américain, dans les années 90, proposa de marquer les malades du sida d’un tatouage HIV Positive.

Face à la perte des rituels, le tatouage sert aujourd’hui à affirmer un attachement social ou spirituel à un groupe. Aujourd’hui, l’un de ces groupes est la Marque (Nike, Calvin Klein, Louis Vuitton, Apple, ..), vénérée comme une divinité au point que peu de gens osent refuser d’y adhérer, comme c’était le cas pour la croyance en Dieu jusqu’au XVIIIe siècle et même dans les pays musulmans aujourd’hui.

On pourrait imaginer le Christ ou Marie rêvant un instant d’adhérer à cette chapelle, un peu comme la fin du film de Scorcese « La dernière Tentation du Christ », où Jésus sur la croix se rêvait l’espace d’un instant finissant sa vie avec Marie-Madeleine et les enfants qu’ils auraient eu ensemble.

L’opposition de la matière technologique qu’est le plexiglas à la craquelure et la dorure des oeuvres des grands Maîtres est là pour accentuer cette Mise en abîme. Ces tatouages de marques, comme une empreinte divine, ré-inventent cet instant où le sacré succombe au profane et se rapproche de l’humain.

For the natives, tattooing marked the stages of their lives and their social status. Then the sailors tattooed pin ups, Popeyes, dragons… dreaming of their abandoned life. Kafka had already imagined engraving the verdict of one condemned on his skin. In fact, an American senator, in the Nineties, proposed to mark the patients of AIDS with a Positive HIV tattoo.

Faced with the loss of rituals, tattooing is used today to affirm a social or spiritual attachment to a group. One of those groups is the Brand names(Nike, Calvin Klein, Louis Vuitton, Apple.), venerated as a divinity so much so that few people dare to refuse to adhere to it. As it was the case for the belief of God until the 18th century and even today in the Moslem countries.

One could imagine Jesus Christ or Virgin Mary dreaming one moment to adhere to this exclusive group, a little like the end of the Scorcese’s film “The last Temptation of Christ”, where Jesus on the cross dreamed, for one moment, finishing his life with Maria Magdalena and the children that they would have had together.

The opposition between the technological matter as plexiglass and the crack and the gilding of Master works is there to accentuate the «Mise en abîme». These tattoos of brands, like a divine print, reinvent this moment when Sacred gives in to Profane, and approaches the human being.